Les adamiques, l’âge d’or, 2003
Acrylique et sérigraphie sur toile
130 x 89 cm
 
Les adamiques, l’âge d’or, 2003
Acrylique et sérigraphie sur papier
65 x 50 cm
 
Les adamiques, l’âge d’or, 2003
Acrylique, feuille d’or et sérigraphie sur toile
130 x 89 cm
 
Les adamiques, l’âge d’or, 2003
Acrylique, feuille d’or et sérigraphie sur papier
65 x 50 cm
 
Les adamiques, l’âge d’or, 2003
Acrylique, feuille d’or et sérigraphie sur toile
130 x 89 cm
Les adamiques, l’Est, 2003
Acrylique et sérigraphie sur toile
130 x 97 cm
 
Les adamiques, l’Est, 2003
Acrylique et sérigraphie sur papier
65 x 50 cm
Les adamiques, le blé, 2003
Acrylique et sérigraphie sur papier
65 x 50 cm
 
Les adamiques, le blé, 2003
Acrylique, feuille d’or et sérigraphie sur toile
130 x 89 cm
 
Les adamiques, le blé, 2003
Acrylique, feuille d’or et sérigraphie sur toile
130 x 98 cm
 
Les adamiques, le blé, 2003
Acrylique sérigraphie sur toile
146 x 114 cm
 
Les adamiques, 2003
Acrylique et sérigraphie sur papier
65 x 50 cm
 
Séquelle adamique: la chute.
Les chemins de la connaissance [P.R.D.S.**] engendrent la souffrance, voici sourire les imbéciles.

Hors de ce no man's land, il me reste la peinture sur les chemins du paradis, de la connaissance toujours inachevée, toujours à suivre.

Adam condamné à vivre hors de l'Eden, à cultiver son blé...à faire du blé... :
Les Adamiques, le blé.
Puis, je veux dire précédemment, exilé vers l'est...première préquelle :
Les Adamiques, l'est.
Ensuite, je veux toujours dire précédemment dans le jardin d'éden...deuxième préquelle :
Les Adamique, l'âge d'or.

- Et encore avant...?

- Je continue ma quête !

Patrick CRÉDEVILLE


*Travail de peinture : oeuvres de référence et textes :

Tommaso di Giovanni CASSAI dit MASACCIO, La cacciata di Adamo ed Eva dal Paradiso terrestre, circa 1425
fresque
Florence, chapelle Brancacci.
 Chapelle Brancacci, église Santa Maria del Carmine (Florence) : 

http://peintures.murales.free.fr/fresques/Italie/Toscane/Florence/Masaccio_chapelle_Brancacci/BrancacciMasaccio.htm


Auguste RODIN, L'Âge d'airain, 1877
bronze, H 178 cm
http://www.musee-orsay.fr/index.php?id=851&L=0&tx_commentaire_pi1[showUid]=8810&no_cache=1

Les travaux chronophotographique de :
Etienne-Jules MAREY
www.bium.univ-paris5.fr/marey/debut2.htm
 
culturevisuelle.org/icones/207

Eadweard MUYBRIDGE
http://www.all-art.org/photography/HH-%20Muybrige.htm

Michel FRIZOT, Étienne-Jules Marey, Paris, CNPP, 1984
Michel FRIZOT, Etienne-Jules Marey : Chronophotographe, Nathan, 2001.

Michel NEBENZAHL, Pour une invention du paradis, propos sur la peinture de Patrick CRÉDEVILLE, juin 2000


**
P - Pshat, le littéral

R - Remez, l'allusif
D - Derach, l'herméneutique
S - Sod, le secret


(1)Préquelle : néologisme circa 1990, désigne une œuvre réalisée après une œuvre donnée, mais dont l'action se déroule avant. Épisode précédent mais réalisé après. 
On trouve les préquelles dans différents domaines, cinéma, littérature, peinture...
Le terme « préquelle » est une francisation du mot "prequel", néologisme créé à partir du mot anglais "sequel" (suite) et du préfixe  « pre » (avant)
Cependant la transposition littérale du terme angais ressemble au mot français « séquelle » qui a un sens très différent de l'anglais « sequel ».


http://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Brancaccihttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Santa_Maria_del_Carminehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Brancaccihttp://peintures.murales.free.fr/fresques/Italie/Toscane/Florence/Masaccio_chapelle_Brancacci/BrancacciMasaccio.htmhttp://www.musee-orsay.fr/index.php?id=851&L=0&tx_commentaire_pi1%5BshowUid%5D=8810&no_cache=1http://www.bium.univ-paris5.fr/marey/debut2.htmhttp://culturevisuelle.org/icones/207http://www.all-art.org/photography/HH-%20Muybrige.htmshapeimage_1_link_0shapeimage_1_link_1shapeimage_1_link_2shapeimage_1_link_3shapeimage_1_link_4shapeimage_1_link_5shapeimage_1_link_6shapeimage_1_link_7
De la séquelle à la préquelle(1)
   
C'est bien du constat d'une séquelle qu'il est question au départ de ce travail. Séquelle, conséquences de l'acte de connaissance - voici l'arbre du milieu du verger - conduisant à la chute. Séquelles variées de cet acte dans la tradition talmudique : l'un meurt, un autre devient fou, qu'advient-il au suivant ?
 

Quelques considérations sur Adam sous forme d’indications

pour un éventuel feuilletoniste…

Prologue

La scène se
passe à la fin
du sixième jour(1).


Chapitre I

Où il sera question de culture et d’horticulture.


Le paradis, jardin d'éden, a peut-être existé.
Faisons cette hypothèse. Adam en est mis à la marge ; au centre, les fleurs, les fruits. Étrange paradoxe pour l’homme originel d’assurer ce double rôle : celui du prototype et celui du marginal.


La marge renverrait donc aux allées, aux lieux de circulation, de passage, de déplacement, voire d’expulsion.

Car il s’agit bien d’une expulsion vers un exil où la terre inhospitalière est à cultiver, de  labeur et labours pour faire pousser blé, fleurs et de reproduction dans les douleurs de l’enfantement pour Ève (2). Adam, géniteur et cultivateur évidemment à l’origine.(3)



Chapitre II

Où il sera question de cécité


Le dessillement des yeux, découverte de la vue, s’accompagne du châtiment et de la malédiction (4). Le geste d’Adam est de se couvrir le regard comme le montre la fresque de Masaccio pour ne plus percevoir l’étendue de la chute. Ce que je nommerai le second paradoxe d’Adam : voir et se voiler la face.

De nombreux mythes depuis articulent regard, culpabilité, cécité et mort (5).



Chapitre III

Où l’on rencontre des iconophobes heureux


Comme une suite logique à la cécité, l’image ne pourra pas être faite ni donc vue. La condamnation du visuel s’étend…(6)



Chapitre IV

Où il faudra imaginer le mouvement


Du paradis terrestre, Adam fut chassé. Il est mis en mouvement non par le désir (7) mais par la malédiction. Littéralement : il est mis au pas !

Expulsé manu militari, sans aucune possibilité de retour, les Chérubins armés lui interdisent désormais l’entrée du jardin d’éden (8).


Arme et mouvement se trouvent curieusement associés, dans les dispositifs d'Étienne-Jules Marey, par l’invention  pour monter les différentes étapes de la locomotion humaine  du fusil photographique (9).

De la marche, on connaît désormais les étapes, mais de la fuite, que voit-on (10) ?



Chapitre V

En guise de conclusion provisoire où il sera désormais difficile de confondre la représentation et l’image.

 

La chronophotographie puis le cinéma, nous ont prouvé ce que la peinture montrait déjà : une image appelle toujours une autre image et n’a jamais fait représentation. Le paradis n’est pas une représentation, c’est une image, donc une invention, qui conduit à des images sans cesse renouvelées (11).



(1) Genèse I, 32


(2) Genèse III, 16 à 19


(3) Géniteur et cultivateur à l’origine : il  permet par sa semence la reproduction ou la production de la race (semen). Smena , race que l’on peut rapprocher de la semence humaine, germen mot qui à lui seul signifie le point de départ et la progéniture. Le géniteur est à l’origine, c’est le père premier. On peut noter le lien très fort entre humain et végétal qui se retrouve dans le rapport géniteur/cultivateur : le géniteur enfante les hommes, le cultivateur donne naissance à des fleurs par le même moyen, la semence. Adam produit l’homme et produit son lieu de développement : la terre à l’image du jardin originel. Cultor, soigne et laboure.
Le concept d’origine se retrouve avec des variations sémantiques dans germen, radix, stirps, origo. Différents sens peuvent en effet être développés : l’origine seule (radix), l’origine et la suite qui en découle (germen/stirps). Le terme de rejeton n’est pas à l’origine péjoratif comme il peut l’être aujourd’hui.

Note de Simon Koener


(4) Genèse III, 7

(5) « Ceci appelle quelques éclaircissements touchant au regard et à sa relation à la mort. Le regard, passant par la perception visuelle mais pouvant excéder celle-ci ; le regard comme cette instance où se manifeste de façon privilégiée l’espèce d’équilibre qui, dans chaque individu, serait mis en œuvre entre la vie et la mort. »

Jean-Pierre Vernant, Dialogue avec Pierre Khan in La mort dans les yeux, 1996


(6) Exode XX, 4. Deutéronome, XXVII, 15…

(7) «Telle est donc la façon dont les animaux sont poussés au mouvement et à l’action, la cause dernière du mouvement étant le désir, et celui-ci se formant sous l’influence de la sensation, de l’imagination ou de la réflexion. Quand on aspire à l’action, c’est tantôt sous l’influence de l’appétit ou de l’impulsion, tantôt sous celle du désir ou de la volonté, que l’on fait ou que l’on agit».

Aristote, Mouvement des animaux, Paris, Société d'édition Les Belles Lettres, 1973

(8) Genèse III, 24

(9) "Il libère la gâchette mais aucune détonation ne retentit ; on entend seulement un cliquetis mécanique rythmé comme celui d’une machine à coudre. Le petit monsieur paraît satisfait et pressé de regagner son laboratoire… Les mouettes, indemnes, poursuivent leurs vaines évolutions."

Michel Frizot, Étienne-Jules Marey, Paris, CNP, 1984
Michel Frizot, Etienne-Jules Marey : Chronophotographe, Nathan, 2001. 

(10) "N’est-il pas effrayant de penser qu’un observateur profond peut découvrir un vice, un remords, une maladie en voyant un homme en mouvement ? Quel riche langage dans ses effets immédiats d’une volonté traduite avec innocence ! L’inclination plus ou moins vive d’un de nos membres ; la forme télégraphique dont il a contracté, malgré nous, l’habitude, l’angle ou le contour que nous lui faisons décrire sont emprunts de notre vouloir, et sont d’une effrayante signification. C’est plus que la parole, c’est la pensée en action. Un simple geste, un involontaire frémissement de lèvres peut devenir le terrible dénouement d’un drame caché longtemps entre deux cœurs."

Honoré de Balzac, La théorie de la démarche (1830)