Saint-Cyran, 1985
Acrylique et sérigraphie sur papier
75 x 55 cm.
Saint-Cyran, 1985
Acrylique et sérigraphie sur papier
75 x 55 cm.
Saint-Cyran, 1985
Acrylique, sérigraphie et feuille d’or sur papier
75 x 55 cm.
Saint-Cyran, 1985
Acrylique et sérigraphie sur papier
75 x 55 cm
Saint-Cyran, 1985
Acrylique et sérigraphie sur papier
75 x 55 cm
Saint-Cyran, 1985
Acrylique et sérigraphie sur papier
75 x 55 cm
Saint-Cyran, 1985
Acrylique et sérigraphie sur toile
146 x 97 cm
Accrochage Espace Poisson d’or, Lyon, 1987
Saint-Cyran, 1986.
Acrylique et sérigraphie sur toile
162 x 130 cm
Drapés, 1985.
Encre et pastel sur papier
115 x 75 cm
Nappé, 1984
Encre et pastel sur papier
75 x 55 cm
Nappé, 1984
Encre et pastel sur papier
75 x 55 cm
Nappé, 1984
Encre et pastel sur papier
75 x 55 cm
Nappé, 1986.
Triptyque, acrylique sur toile
180 x 60 cm
Nappé, 1984
Encre et pastel sur papier
75 x 55 cm
 
Je considérais l'œuvre de Philippe de Champaigne comme un nouveau territoire à cartographier. Et fort de ces deux propositions :
- une carte n'est pas le territoire,
- une carte ne représente pas tout le territoire,
j'effectuais sur ce "territoire" des relevés photographiques destinés à l'établissement de "cartes" - plus tard je dirai moulages photographiques.
 
 
EYES WIDE SHUT
 
Philippe de Champaigne ... a pour modèle un masque mortuaire. Les yeux du portrait cependant sont grands ouverts...
 
Ma première série de travaux s'inscrivait dans l'utilisation de tropes visuels, explorant  la rhétorique de la réticence et du refus d'être portraituré, attitude propre à l'esprit janséniste : image barrée, inversion de valeurs, effacement et toute forme de pratique négative.
Le jeter en plâtre évoqué dans de nombreux textes de Port-Royal, permet de faire du visage ou du corps une empreinte pour un tirage ultérieur. Nous possédons nombre de masques mortuaires - les yeux clos - obtenus ainsi.
 
Jean Duvergier de Hauranne meurt en 1643 ; l'œuvre est de 1647/48. Philippe de Champaigne pour ce portrait post-mortem a pour modèle un masque mortuaire. Les yeux du portrait sont cependant grand ouverts... L'ouverture du regard dont les rites funéraires  égyptiens nous enseignent le sens. Rendre présent (le regard) ou représenter, Louis Marin en explore la fructueuse tension.
 
Philippe de Champaigne instaure une première séquence dans une chaîne opératoire. Il considère le moulage comme la carte dont territoire fut le visage de Jean Duvergier de Hauranne.
 
 
UNE CARTE NE REPRÉSENTE PAS TOUT LE TERRITOIRE
 
...je désigne  comme territoire l'œuvre de Philippe de Champaigne, la jette en photo...
 
 
Dans la logique de cette démarche, je m'inscris et désigne comme territoire l'œuvre de Philippe de Champaigne, la jette en photo, pour l'élaboration de ma production picturale.
 
Sur le territoire de ma peinture apparaissent des fragments de cartes du territoire d'origine.
 
Je reviens sur ce mot fragment. Il acquiert au fil de mon travail un sens enrichi par des textes de Port-Royal. Claude Lancelot, solitaire de Port-Royal, l'inscrit dans un champ sémantique plus vaste.
 
Il nous parle des "fragments" : ...toutes ces petites richesses que j'avois ménagées...   découpées, reliques du corps de l'abbé de St-Cyran. Ici encore revient le mythe d'Osiris. Dans la suite de mon travail, fut pris en prendre en compte ce texte de Claude Lancelot: Dernière maladie et mort de Monsieur de St-Cyran. Les fragments éparpillés - notamment les mains - du corps morcelé apparaissent en marge, dans mes derniers travaux.
 
juin 2010
 
NOTES, RÉFÉRENCES ET LIENS
 
Pour la facilité d'écriture et de compréhension, le mot oeuvre s'applique au portrait de Philippe de Champaigne, exposé au musée des Beaux-Arts de Grenoble. J'ai réservé le mot travail à ma production picturale.
 
Philippe de Champaigne, Portrait de Jean Duvergier de Hauranne, Abbé de Saint-Cyran, circa 1648
Huile sur toile.
Musée de Grenoble.
 
 
 
 
 
 
Korszybski, A., Science and Sanity, 1933.
    Prolégomènes aux systèmes non-aristotéliciens et à la sémantique générale. Paris, Éditions de l' Éclat, 1998 pour la traduction française.
 
Lancelot, C., Dernière maladie et mort de Monsieur de St-Cyran.
 
Marin, L., Le cadre de la représentation et quelques-unes de ses figures, Paris, Les Cahiers du MNAM, N°24, 1988.
Philippe de Champaigne ou la présence cachée, Paris, Hazan, 1995.
 
NEBENZAHL, M., Pour une invention du paradis, propos sur la peinture de Patrick CRÉDEVILLE, juin 2000
 
Catalogues :
 
Philippe de Champaigne Entre politique et dévotion, Éditions de la RMN, 2007.
 
Philippe de Champaigne, Paris, Orangerie des Tuileries, 1952.
 
LE TOMBEAU DE PHILIPPE DE CHAMPAIGNE
 
ÇA ME REGARDE
 
Littéralement - ce portrait me regardait, je devais lui répondre.
 
Longtemps je me suis arrêté devant cette œuvre...œuvre à laquelle je retournais avec insistance : voilà bien le signe annonciateur d'une recherche.
 
Ce portrait devint le lieu d'un échange de regards. Littéralement, ce portrait me regardait, je devais lui répondre.
 
J'avais une approche visuelle précise de cette œuvre, en revanche mon approche iconologique restait incomplète. À cette époque j'étais intellectuellement occupé par des questions relevant du rapport entre la carte et le territoire. Des travaux précédents - Carnets de voyages - avaient exploré plastiquement ce rapport.